Chronique | Harry Potter and the Cursed Child / Harry Potter et l’enfant maudit de J.K. Rowling, John Tifany et Jack Thorne

  • 51jlbbnzntl-_sx323_bo1204203200_Note★★☆☆☆

Titre : Harry Potter and the Cursed Child
Auteurs : (J.K. Rowling), John Tifany, Jack Thorne
Editeur : Little, Brown
Parution : 31 juillet 2016
Pages : 221 pages
Prix : 17.98 €

Résumé :
La huitième histoire. Dix-neuf ans plus tard.
Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu.
Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

Certaines chroniques sont plus difficiles à écrire que d’autres.

Je suis là, assise devant mon ordinateur. Et rien ne vient. Ou peut-être que c’est justement parce que j’ai trop de choses à dire et que je ne vois pas par où commencer. Peut-être. C’est avec une sensation très étrange que je rédige cette chronique. J’ai du mal à trouver les mots pour exprimer ce que j’ai pensé de ma lecture. Parce que si je suis trop jeune pour avoir connu l’attente des prochains tomes, l’excitation à l’annonce de chaque sortie et les queues interminables de fans dans les librairies, j’ai tout de même grandi avec la saga, à ma manière. Et Harry Potter, c’est un peu une partie de moi. L’histoire avec laquelle j’ai grandi, l’histoire qui continue de m’accompagner au quotidien, l’histoire avec laquelle je veux voir grandir mes enfants. Je ne m’étalerais pas davantage, parce que vous vous en fichez sûrement, et puis aussi parce que ce n’est absolument pas le sujet de l’article. Mais sachez que je pourrais écrire un livre entier sur mon amour pour cette saga. 

Je vais être honnête avec vous : lorsque j’ai appris la sortie d’Harry Potter and the Cursed Child, étrangement, je n’étais pas plus excitée que ça. Contrairement à d’autres fans, j’avais plutôt bien accepté le fait qu’il n’y ai pas de suite. Avec du recul, je pense aussi que je ne réalisais pas vraiment. Une suite d’Harry Potter, dix-neuf ans après ? Sans m’en rendre vraiment compte, une suite s’était déjà formée petit à petit dans mon esprit, alimentée par mon imagination et les fan fictions que je pouvais lire. Et puis, je ne vais pas vous mentir, j’avais aussi très peur d’être déçue. Et pourtant. Malgré mon manque d’enthousiasme à l’annonce de sa sortie, lorsque je l’ai reçu, j’ai failli pleurer. Vraiment. Parce que c’est la première fois que je vivais la sortie d’un tome. Et en tant que fan, c’était quelque chose d’important pour moi.

Potterhead à la vie à la mort, je n’envisageais pas d’attendre que la version française sorte. Ce fut donc une première pour moi, car si j’avais déjà lu en VO, c’était en revanche la première fois que je lisais un roman en anglais sans l’avoir déjà lu en français avant. Et même si je ne peux pas dire que j’étais super à l’aise, c’était loin d’être compliqué. Je pense que c’est une lecture vraiment accessible pour toute personnes ayant un niveau correct.

Bon, par où commencer du coup ? Il y a tant à dire.

En soi, j’ai passé un bon moment, je ne peux pas le nier. Le début de la pièce est très bien mené, je suis de suite rentrée dans l’histoire et j’étais vraiment conquise. Ce script m’a permis de me replonger dans l’univers de ma saga favorite, l’espace de quelques heures. De retrouver des personnages qui me sont chers, mais aussi d’en découvrir de nouveaux. J’ai adoré Scorpius. Comme un peu toutes les personnes qui l’ont lu je crois, c’est mon coup de coeur de la pièce. Parce que Scorpius est exactement tel que je l’avais imaginé, ou plutôt tel que je voulais imaginer le fils de Draco Malfoy. Et c’est un personnage qui m’a vraiment touchée. Le problème, c’est que c’est bien le seul.

En effet, j’ai été très déçue par le trio Harry-Ron-Hermione. Ron n’a aucune profondeur, il n’est bon qu’à faire des plaisanteries stupides. Hermione, c’est plus ou moins la même chose, elle ne sert pas à grand chose. Contrairement à la jeune fille particulièrement douée de la saga, ici c’est presque à se demander comment elle est devenue Ministre de la Magie. Et Harry, et bien, lui aussi est totalement à l’opposé du Harry qu’on a connu. Draco, encore, je peux croire qu’il ai évolué après la bataille de Poudlard, après tout, c’est un personnage qu’on a jamais vraiment pu cerner. C’est plus facile d’admettre qu’il ai changé. Mais Harry, Ron et Hermione, ça n’est juste pas possible. Et puis, il y a aussi des personnages totalement omis de la pièce, comme s’ils n’existaient pas. Je pense notamment à Hugo, le frère de Rose, qui n’apparaît pas une fois, et puis aussi Teddy Lupin, fils de Lupin et de Tonks, que l’on avait découvert dans l’épilogue du septième tome, et que j’ai été très déçue de ne pas retrouver dans ce script.

Construire une intrigue basée sur des retours dans le temps, c’est risqué. Très risqué. Et d’ailleurs ici ça n’a pas manqué : toutes les erreurs à éviter à tout prix, et bien ils les ont faites. Enfin je ne sais pas, déjà, tous les retourneurs de temps sont censés avoir étés détruits à la fin du cinquième tome. Alors décider qu’en fait non, il en restait un, et puis en fait non, il en reste même deux ! C’est … comment dire ? Un peu facile. Si J.K. Rowling a décidé de tous les détruire, ce n’est pas pour rien. Surtout quand on a été habitué à sa maîtrise parfaite, où rien n’est jamais laissé au hasard. Et la manière dont l’objet est utilisé m’a elle aussi fait bondir. On est bien d’accord que dans les livres, un tour égal une heure, donc c’est physiquement impossible de revenir vingt-six ans en arrière. Et une fois qu’on est revenus dans le passé, on ne peux pas retourner dans le présent comme ça. Souvenez-vous, dans le tome trois. Harry et Hermione doivent revivre les trois heures qu’ils ont remontées. Le retourneur de temps permet simplement de revenir dans le passé, or ici on en a fait une véritable machine à voyager dans le temps. Ce n’est pas du tout la même chose. 

Et puis … Delphini. Un nom qui résume parfaitement le principal problème de ce scénario. Jusqu’ici, je spoilais sans vraiment spoiler. Mais si vous n’avez pas lu le script ou vu la pièce, je vous invite à ne pas surligner le passage qui suit. Mais sérieusement, comment Voldemort pourrait avoir un acte sexuel avec qui que ce soit ? C’est Voldemort, quoi. Et puis, sachant que Delphi n’a pas été élevée par son père, pour moi, c’est presque bizarre qu’elle tienne tant que ça à le ramener à la vie. Au contraire, ne devrait-elle pas se sentir coupable par rapport aux atrocités qu’il a commises ? 

J’ai parlé de fan fictions plus haut. Pour moi, Harry Potter and the Cursed Child en est vraiment très proche. Simplement car, comme je viens de le faire remarquer, ça ne peut pas être une suite. On l’a vu plus haut, cette pièce ne respecte absolument pas les règles établies par J.K. Rowling dans les tomes précédents. Il y a trop d’incohérences pour qu’il s’agisse d’un réel prolongement des sept premiers tomes. Trop de détails qui ne collent pas, qui font tâche. En plus de cela, beaucoup d’autres éléments m’ont fait penser à une fan fiction, que ce soit certains dialogues (notamment le « Always » d’Albus à Scorpius), mais aussi l’apparition de certains personnages comme Snape ou Dumbledore, qui n’apportent absolument rien à l’intrigue. Et là, j’appelle ça du fan service.

Ce fut donc une lecture qui me laisse mitigée. Partagée entre la joie que j’ai eu de retrouver cet univers qui m’est si cher et ma déception face à cette histoire que l’on nous vend comme une suite d’Harry Potter. Alors que non, ça n’est pas un huitième tome. C’est une fan fiction inspirée de l’univers d’Harry Potter. Et ça n’est pas J.K. Rowling qui l’a écrite. Elle a simplement donnée son accord pour produire la pièce. Alors pourquoi avoir écrit « The Eight Story, Nineteen Years Later » sur la première page du script ? Pourquoi mettre « based on an original story by J.K. Rowling » en énorme sur la couverture ? Du marketing, rien de plus. J’ai vraiment l’impression que l’on a pris les fans pour des idiots avec cette pièce. Et comment dire que je n’aime pas trop être prise pour une idiote, encore moins quand cela concerne Harry Potter.

Et vous, avez vous lu Harry Potter and the Cursed Child ? Si oui, qu’en avez vous pensé ?
Si non, comptez vous le lire ?
Votre avis m’intéresse !:)

6 réflexions sur “Chronique | Harry Potter and the Cursed Child / Harry Potter et l’enfant maudit de J.K. Rowling, John Tifany et Jack Thorne

  1. Pingback: Sommaire | La balade des mots

  2. J’ai eu exactement le même ressenti que toi par rapport à cette lecture, la seule chose qui m’a poussé à finir le livre c’est le personnage de Scorpius. Sinon, y a presque tout qui m’a dérangé (entre autres la caractérisation des personnages, l’histoire avec le retourneur de temps etc) et j’ai vraiment été déçue pour le coup…

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    • Ca me fait plaisir de voir que mon avis est partagé … bien que je respecte totalement l’avis des fans qui ont apprécié, j’ai l’impression que beaucoup ont manqué d’objectivité sur ce script. Comme si tout le monde s’était dit : « C’est la suite d’Harry Potter, donc à partir de là c’est forcément génial ! ». Peu importe les incohérences de l’histoire.

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      • Oui c’est exactement ça.. J’ai pu voir justement dans différents avis que certaines personnes ont aimé malgré les incohérences parce que le script leur a permis de retrouver l’univers de Harry Potter etc… Chacun ses préférences, mais moi justement pour une saga que j’aime par dessus (comme Harry Potter) je vais me forcer à être encore plus objective que d’habitude! Même si c’est Harry Potter j’ai pas envie d’être prise pour une idiote ^^

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  3. Je suis une Potterhead pour la vie et de la génération qui attendait impatiemment la sortie des romans et des films. Et pourtant, cette belle couverture toute dorée (car, il faut admettre qu’elle est très attirante..) me nargue tous les jours au boulot ! Je ne l’ai toujours pas acheté. Sincèrement, j’avais peur d’être royalement déçue. Mais finalement, j’essaie de garder en tête que l’oeuvre n’est pas écrite de la main de J.K Rowling et que ce n’est qu’une pièce BASÉE sur Harry Potter. Donc, pour moi, ce script ne fait aucunement partie de l’univers. Ce n’est qu’un petit plus « on the side ». Je suis tout de même curieuse de lire ce que l’auteur a fait des personnages de notre enfance. Je me suis rendu compte que j’avais hâte de l’avoir entre les mains et de faire ma propre chronique sur le sujet. J’ai beaucoup aimé l’objectivité de la tienne 🙂 ! Ton blog est vraiment sympathique !

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    • En ce qui me concerne c’est très difficile de me dire que ce n’est pas écrit par J.K. Rowling, que ce n’est pas la suite, le 8e tome et tout le tralala, alors même qu’on nous le vend clairement comme tel ! Et beaucoup de personne vont le lire comme tel … sinon merci beaucoup, ton retour me fait très plaisir 🙂

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